Présentation

À partir des manuscrits de Flaubert et du site qui leur est consacré, l’association C’est trop beau, avec Antoine Denize, auteur multimédia, et Françoise Gerbaulet, écrivain, a proposé aux bibliothèques de Rouen un atelier de création « écriture et multimédia » avec comme fil conducteur le brouillon, l’annotation, la trace, toutes ces ratures qui fabriquent la littéRATURE.

Madame Bovary, c'est entendu, est un chef-d'œuvre de la littérature. C'est aussi un chef d'oeuvre de ratures : dans toute son oeuvre, Flaubert a traqué sans pitié les « enfin, mais, cependant, alors » et autres scories, à la recherche de la perfection.

« Pourvu que mes manuscrits durent autant que moi, c'est tout ce que je veux. — écrivait-il à Louise Colet le 3 avril 1852 — C'est dommage qu'il me faudrait un trop grand tombeau ; je les ferais enterrer avec moi, comme un sauvage fait de son cheval. »

Non seulement ses manuscrits lui ont survécu, mais grâce à internet, tous les lecteurs du monde peuvent maintenant avoir accès aux étapes successives de l'écriture de Madame Bovary, c'est mieux qu'un tombeau.

Nadine, Catherine, Céline, Karine, Yolande, Marie-Éve, Vincent, Alexia et les deux Véronique sont venus chaque semaine d'octobre à décembre 2006 pour jouer avec Flaubert, le corriger, le raturer, fouiller dans ses poubelles, inventer les aventures de Madame Byvaro, illustrer le roman de liens hypertextes personnels.

Cette démarche n'est pas iconoclaste. Elle constitue au contraire une invitation à se frotter au génial « sauvage » et à son cheval, tous les deux bien vivants.

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